Onzième rencontre/écoute d’Addor

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Zoé Varier et Michelle Soulier

L’Association pour le développement du documentaire radiophonique (Addor) organisait une rencontre/écoute avec Zoé Varier et Michelle Soulier, respectivement productrice et réalisatrice de l’émission Nous autres, lundi 27 juin 2011 aux Voûtes (19, rue des Frigos – 75013 Paris).

La soirée était animée par Inès Léraud, qui nous en propose ce compte rendu.

zoe_varier.jpg Nous avons commencé la soirée en prenant l’apéro au soleil avant d’écouter dans une belle salle voûtée « Zépur l’Arménienne », un reportage de 12 minutes de Zoé Varier réalisé en 1995 dont les longs silences ont marqué le public ; puis un extrait du « Journal de Francesca » issu d’une série de Nous autres pour laquelle Zoé et Michelle donnaient un petit magnétophone à un amateur afin qu’il tourne son journal intime (Francesca était, en l’occurrence, une femme de ménage de la Maison de la radio qui voulait apprendre à lire) ; enfin, un extrait d’un tout récent travail commun, « Khimky », portrait de la forêt de Khimky en Russie qui menace d’être bientôt rasée pour être remplacée par une autoroute, et d’un journaliste russe qui essayait de la défendre et qui a été victime d’une tentative d’assassinat.

Après les écoutes il y a eu beaucoup d’échanges avec le public, qui avait également en mémoire de nombreuses émissions de Nous autres, mais aussi des Anges passent, la précédente émission hebdomadaire de Zoé Varier.
Zoé et Michelle ont longuement parlé de leur rapport à la musique, au langage (Zoé a commencé la radio en étant interprète de russe), de leur organisation de travail à trois (avec une monteuse) et de leur rythme intensif (un reportage d’une heure par semaine).

Elles ont étonné par leur simplicité dans leur rapport au reportage radio, elles disent ne s’être d’ailleurs jamais questionnées en termes de documentaire (« Un documentaire c’est quelque chose qui demande plus de temps que ce que l’on fait », a répondu Zoé).

Il a été question des moyens d’enregistrement : Zoé tourne avec un petit Edirol, un appareil stéréo de la taille d’un dictaphone, ce qui a surpris plusieurs techniciens admiratifs de la qualité de la prise de son au travers de laquelle on entend pour certains « l’âme des gens ».

Il a également été question de comment va l’inspiration avec un tel rythme de production, et des moyens alloués par France Inter, qui s’amenuisent avec le temps ; la chaîne semble témoigner de peu de reconnaissance envers le travail radiophonique, d’une beauté et d’une sensibilité rares, fourni par Zoé Varier et Michelle Soulier depuis douze ans.