Les Ateliers du dimanche

Neuvième atelier : le 19 février 2012

« Le Grand Écart »

Invitée: Marion Thiba, documentariste.

Avec Christine Robert, chargée de réalisation à France Culture.

Un compte rendu est en ligne.


Huitième atelier : le 27 novembre 2011

Reportage et documentaire

Avec Joseph Confavreux, producteur et documentariste à France Culture.

Le thème : « La radio entre reportage et documentaire ».

Un compte rendu, rédigé par Faïdos Sonore, est disponible en PDF.


Septième atelier : dimanche 22 mai 2011 de 10 h à 14 h

Le Pouvoir

Stéphane Manchematin, qui nous avait fait le plaisir d’animer un premier atelier en janvier 2011 sur la question du point de vue dans le documentaire sonore, est revenu pour poursuivre cette réflexion à travers l’écoute  et l’échange autour de son documentaire inédit « Jean-Marie Rausch et moi » (diffusion sur France Culture dans l’émission “Sur les docks”, mardi 24 mai et mercredi 25 mai 2011).

Un compte rendu est en ligne.


Sixième atelier : dimanche 20 mars 2011 de 9 h 30 à 13 h 30

Gilles Mardirossian ou « l’art d’un phonographiste »

Lors de ce sixième Atelier, Gilles Mardirossian proposait de partager sa démarche documentaire de « phonographiste » (l’art de capter l’énergie sonore et d’en graver l’empreinte pour mettre ensuite en jeu des espaces sonores imaginaires) au travers de son travail de réalisateur et de compositeur sonore.

Un compte rendu de cette séance est en ligne.


Cinquième atelier : dimanche 13 février 2011 de 10 h à 14 h

Cet atelier était animé par Mariannick Bellot, sur le thème « L’imaginaire radiophonique : du documentaire vers la fiction ». Un atelier autour du langage radiophonique, basé sur l’écoute de fiction radios écrites à partir de rushes de documentaires.

Un compte rendu documentaire et un compte rendu f(r)ictionnel sont en ligne par ici.


Quatrième atelier : dimanche 16 janvier 2011 de 10 h à 14 h

Stéphane Manchematin est réalisateur de documentaires audiovisuels et enseignant en cinéma et audiovisuel, il produit des documentaires radio pour France Culture depuis 2008.

Il a choisi la thématique du « point de vue dans le documentaire sonore » pour cette matinée d’atelier, une question qui est au centre de ses réflexions personnelles sur le documentaire. « Le micro est un outil qui donne du pouvoir, il peut écraser ou libérer : à nous de rétablir le niveau. » « Je veux que le spectateur sache d’où je parle et qui je suis, c’est très important pour moi. » L’implication du documentariste ne se traduit pas automatiquement par une présence physique ou verbale dans son documentaire. C’est plutôt une manière d’aborder le sujet, de s’engager dans un projet. « Investir une réalité de son propre point de vue, pour la donner à voir autrement. »

Au lycée, Stéphane Manchematin découvre « Lettres de Sibérie », de Chris Marker (1958). Le cinéaste utilise plusieurs une même séquence de plans de la capitale sibérienne au quotidien (un bus passe, croisant une voiture noire ; des ouvriers à genoux lissent le bitume pour réparer un trottoir…). Il la montre trois fois de suite (avec rigoureusement le même montage), mais avec, à chaque fois, un commentaire différent (Stalinien, antibolchévique, « objectif »…). C’est une leçon de cinéma sur l’impossibilité de tendre à l’objectivité dans le documentaire (cf. http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/lettreshistoiregeographielp/Transversal/Video/marker.htm où l’on retrouve les trois commentaires).

Stéphane Manchematin se nourrit de l’œuvre de Chris Marker, pour qui l’image est à la fois mémoire et prescience : image de quelque chose qui a été, mais qui dit quelque chose de ce qui va advenir. « Les films de Chris Marker nous placent non pas en prise avec le réel, mais au dessus des images, dans un temps qui est proche de celui de fabrication, du temps de montage, bien plus que celui du tournage. »

La première partie de l’atelier est centrée sur son premier documentaire radio, « Finitude », dont le sujet est le suicide des personnes âgées, pour lequel il a obtenu la bourse « brouillon d’un rêve » de la Scam.

Deux ans auparavant, il avait proposé ce sujet à la télévision, mais s’était heurté aux refus des diffuseurs : la vieillesse est un sujet tabou à la télévision et plus globalement dans notre société. Vouloir s’attaquer à la fois au tabou du suicide et à celui de la dépression chez les personnes âgées, c’est mettre le doigt sur un problème de fond : celui n’est plus productif n’a plus sa place dans notre société.

Le projet du documentaire se transforme alors : l’histoire intime devient un sujet de société, qui dénonce une certaine vision « romantique » de ces suicides du grand âge (choisir sa mort, acte héroïque), et qui au contraire s’attache à analyser la responsabilité de la collectivité dans ces suicides.

S’il garde l’approche personnelle, elle n’est plus le fil rouge du documentaire : il recherche une parole plus sociologique et philosophique. « On a tous envie de faire bouger la société. Un peu. C’est de l’ordre de l’aiguillon d’acupuncture, on le sait, mais c’est tout de même essentiel… »

Il travaille avec Jean-Philippe Navarre, chargé de réalisation à « Sur les Docks », avec qui il va poursuivre sa collaboration sur plusieurs documentaires. Jean-Philippe Navarre prend lui-même le son. Il est de ce fait toujours proche des témoins, et sa présence amène une écoute attentive qui porte le moment de l’interview.Le documentaire est très écrit, très structuré, bien avant le tournage : Stéphane Manchematin écrit une première structure avant les enregistrements. « Je connais l’ordre, je sais d’où je pars et où je veux aller. » Cette structure préalable est donc modifiée une première fois lors du dérushage (« je note les moments intéressants et j’en fais des plages, puis je fais un plan structuré en parties dans lesquelles j’insère les plages »). À ce stade, il n’y a pas vraiment de mise en forme du documentaire. Le travail de montage avec Jean-Philippe Navarre reprend cette base, mais les séquences peuvent encore être déplacées ou modifiées. Cette collaboration s’avère essentielle, basée sur une entente profonde et une écoute.

Le point de vue de Stéphane Manchematin ne passe pas par le commentaire, mais par l’approche : la culpabilité des survivants, sujet classique lorsqu’on aborde le suicide, laisse la place dans ce documentaire à une réflexion sur la responsabilité collective.

Pour « Finitude », il a rencontré beaucoup de spécialistes sur la question du suicide des personnes âgées, bien avant de commencer les interviews. Il a choisi ses intervenants en fonction de leur âge : il distingue les notions de point de vue et d’angle. Le point de vue, c’est l’approche du documentariste (« je ne tends pas à l' »objectivité », au contraire »).

L’angle serait le recentrage du sujet dans un cadre journalistique (ex : traiter du suicide des personnes âgées dans les maisons de retraite).

Dans la dernière partie de l’atelier, il fait écouter des extraits de « Ceci n’est pas un chef d’oeuvre » (« Sur les docks »). Dans ce documentaire, il cherche à dédramatiser la question du chef-d’oeuvre. « Je veux que les auditeurs, à la fin de « Ceci n’est pas un chef-d’œuvre », puissent se sentir tranquilles par rapport à cette notion mouvante. Je me pose toujours la question de « à qui je m’adresse ». L’idée, c’est que tout le monde puisse s’emparer de cette notion de chef-d’œuvre pour en faire ce qu’il veut. Qu’on comprenne que l’art, c’est une question de foi… On peut regarder « la Fontaine » de Duchamp et voir une fontaine ou bien un urinoir, et chacun aura raison. »

Enfin, on aborde spontanément le documentaire « Au pays des Diogène », que beaucoup des participants à l’atelier ont entendu. Ce documentaire les a profondément touchés.

Stéphane Manchematin met au centre de son travail la question de l’altérité. « Tout le monde a envie de se débarrasser des Diogène. Le meilleur moyen de reconnaitre une personne diogène, c’est de renverser les valeurs. Regarder ces gens comme si leur mode de vie interrogeait le nôtre. Ils ont besoin de tout, mais ils ne demandent rien. Nous, c’est l’inverse. Et puis ce sujet, c’est aussi la manière dont le réel dépasse tout ce qu’on peut imaginer. »

Stéphane Manchematin termine un documentaire sur la question du pouvoir, à partir de la carrière politique de l’ancien maire tout-puissant de Metz, intitulé « Jean Marie Rausch et moi » et qui sera diffusé en avril dans « Sur les docks ». Il prépare un autre documentaire sur le travail au noir. Claire Hauter propose qu’un autre atelier soit organisé suite à sa diffusion pour creuser encore ce thème du “point de vue dans le documentaire sonore”.
C’est là-dessus que s’achève ce 4e Atelier de partage.

Compte rendu proposé par Mariannick Bellot.


Troisième atelier : dimanche 12 décembre 2010 de 10 h à 14 h

Simone Douek, qui animait cet atelier « L’art dans le documentaire », s’est d’abord présentée à nous. Elle est entrée à France Culture en collaborant aux après-midis. Elle a créé et produit l’émission Les Îles de France et travaillé sur de nombreuses autres émissions (Les Mardis du cinéma devenu après Ciné-Club, Grand Angle, Le Bon Plaisir, Surpris par la nuit, Une vie, une œuvre, À voix nue, Sur les docks, etc.).

Elle nous a présenté des extraits de plusieurs de ses documentaires portant tous sur une œuvre artistique, avec une prédilection pour les artistes du quattrocento. Nous avons écouté des extraits de documentaires consacrés à Piero della Francesca, Giorgione, et Francis Bacon.

Cela nous a permis de soulever les questions suivantes :

 Comment parler d’art à la radio ? Et plus spécifiquement d’images, d’art pictural ? Comment travailler sur l’indicible, l’invisible sonore ?

 Comment travaille-t-on l’écriture d’un documentaire, de sa préparation à son montage ? Comment mettre en scène, fictionner, un documentaire ?

Nous avons accueillis quelques nouveaux, et la rencontre s’est agréablement déroulée dans les locaux de la galerie Area, au milieu d’une profusion de croissants et de chocolatines.

Compte rendu proposé par Marie Berthoumieu.


Deuxième atelier : dimanche 7 novembre 2010

Proposé par Claire Hauter et Mehdi Ahoudig, cet atelier était le deuxième volet du thème « Une approche des trois temps du documentaire : préparation, réalisation et montage ». Huit adhérents de l’association y ont participé.

Beaucoup d’échanges entre les participants, essentiellement axés sur la manière d’approcher la construction documentaire avec à chaque fois des pistes de réflexion proposées par Claire et Mehdi apportant des éclairages concrets à cette problématique.

Après ces échanges qui permettent de clarifier le champ documentaire pour les débutants que nos sommes (pour la plupart d’entre nous) et de résoudre des questions parfois très basiques, nous nous consacrons à une petite séance d’écoute.

1)Son enregistré par Chloé Sanchez lors d’un stage organisé en montagne et destiné à des personnes sujettes au vertige.

2)Son enregistré par Marie Berthoumieu au canal St Martin ayant pour thème le « mélange » social lors des pique-niques qui se tiennent à la belle saison dans ce quartier réputé comme « boboland ».

3)Son enregistré par Joyce Conroy-Aktouche d’une femme expliquant ce que fut le conflit de l’ex-Yougoslavie devant les ruines d’un immeuble de Belgrade.

Chaque son est longuement débriefé par Claire et Mehdi et fait l’objet des commentaires des participants.

Nous avons terminé cette matinée autour d’une coupe de champagne pour fêter le prix Europa de Mehdi.
Une partie de l’équipe s’est enfin retrouvée au restaurant autour d’un verre et les conversations ont roulé bon train sur ce sujet tellement passionnant qu’est le monde de la radio.

Compte rendu proposé par Claire Hauter.


Premier atelier : dimanche 3 octobre 2010

Dans les premières réunions d’Addor s’est fait rapidement jour le projet d’ateliers où des documentaristes sonores viendraient partager leur expérience et leur pratique. Le premier atelier de partage, animé par Claire Hauter et Mehdi Ahoudig, a donc eu lieu le dimanche 3 octobre, sur le thème « Une approche des trois temps du documentaire : préparation, réalisation et montage ».

Il a réuni, outre les deux animateurs, six adhérents d’Addor, amateurs ou professionnels du son.

Nous avons commencé la matinée en présentant nos trajectoires personnelles liées à l’univers du son et de la radio. Nous avons aussi partagé nos interrogations quant à la construction d’un documentaire radiophonique – de la rencontre avec son sujet à son élaboration. Claire et Mehdi y ont répondu à travers leurs propres expériences, en présentant des cas concrets tirés de leurs tournages respectifs.

La présence d’Hervé Marchon a également permis de mettre en exergue son travail de reportage au sein de Libélabo, qui se différencie dans la mesure où il se déroule dans un temps plus court afin de garder le lien à l’actualité.

Nous avons également abordé des champs plus techniques, évoquant et comparant nos expériences respectives avec différents types de micros. Enfin, nous avons terminé ce premier rendez-vous, d’une durée de cinq heures, par l’écoute d’extraits sonores apportés par deux participants.

Compte rendu proposé par Marie Berthoumieu.